Les récifs coralliens sont des structures complexes qui ont mis des centaines d’années à grandir et à se développer pour former les jolis environnements marins que nous admirons dans les mers tropicales. Fragiles ces écosystèmes sont rapidement détruits par les variations de température, les tempêtes, la pollution et les activités côtières. Le constat établi, les récifs détruits, en mauvais état, ou en régression, des initiatives ont vu le jour pour les protéger et pour les restaurer. C’est avec enthousiasme que j’ai découvert ces premières expérimentations pour faire grandir du corail. J’avais toujours lu et entendu que la croissance du corail était très lente, moins de quelques centimètres par an et la perspective d’avoir des techniques pour l’aider à se rétablir me plaisait. Les récifs sont nécessaires pour protéger les cotes des assauts de la mer, sont le lieu de reproduction de nombreux poissons et ils sont un terrain de jeu agréable pour les plongeurs. De nombreuses raisons, y compris économiques, plaident pour leur protection et leur restauration.
A la suite de ces premières expériences, partout dans le monde, de nombreuses initiatives ont pris forme pour restaurer les récifs ou pour créer des récifs artificiels. Parfois avec bonheur, parfois avec beaucoup moins de succès. Et petit à petit mon enthousiasme pour les récifs artificiels s’est réduit. Dans de nombreux endroits, parfois parmi les plus belles régions sous-marines du monde, j’ai vu des récifs abimés par des catastrophes naturelles ou par l’activité humaine. Et des récifs artificiels ont été construits dans l’espoir de réparer ces écosystèmes. Mes critiques portent sur le choix des matériaux. Chacun a en tête une image d’épave couverte de gorgones, éponges et de vie. Sur ce principe, des pneus, des bateaux en fibres plastiques ou des objets du quotidien sont expédiés au fond de l’eau pour servir de support au corail. Avec de nombreux échecs car le corail ne semblent pas apprécier toutes ces matières. Une autre critique portera sur les sites choisis pour ces récifs artificiels. Les coraux ont besoin d’un socle dur, de lumière, de température et salinité contrôlées. Placer des supports sur des sites qui ne remplissent pas ces conditions, qui sont corrompus par une pollution élevée ou par une sédimentation importante ne permettra pas au corail de coloniser ces structures. Une autre critique, plus subjective, concerne l’harmonie du paysage sous-marin. Les structures immergées ne sont pas toujours esthétiques, elles dénotent dans l’environnement sous-marins, elles ne trouvent pas leur place dans les formes naturelles des récifs. Et encore, les récifs sont des ensembles équilibrés composés de corail, d’algues, d’éponges et autres espèces marines. Reproduire ces équilibres est compliqué et ces équilibres sont nécessaires pour maintenir la biodiversité mais aussi la robustesse du récif.
De nombreux volontaires s’investissent pour créer des récifs artificiels et pour les entretenir. Ces initiatives nous alertent peut-être sur la nécessité de préserver les coraux. Ces expériences permettent peut-être de mieux comprendre les mécanismes complexes qui font vivre les récifs. Malgré mes critiques, il y a peut-être quelque chose de positif dans ces restaurations mais nous n’arrivons pas à faire aussi bien que la nature. Arrêtons de vouloir gérer le monde naturel et arrêtons de détruire pour tenter de reconstruire.
***************************************************************************************************************Coral reefs are complex structures that have hundreds of years to grow and develop into the beautiful marine environments that we admire in tropical seas. Fragile these ecosystems are rapidly destroyed by temperature variations, storms, pollution and coastal activities. The written finding, the destroyed reefs in poor condition, or declining, initiatives have emerged to protect and restore them. It is with enthusiasm that I discovered these early experiments to grow coral. I had always heard and read that coral growth was very slow, less than a few centimeters per year and the prospect of techniques to help recover liked. The reefs are necessary to protect the odds from the assaults of the sea, are the breeding ground for many fish and they are a nice playground for divers. Many reasons, including economic, plead for their protection and restoration.
Following these early experiences around the world, many initiatives have taken shape to restore the reefs or to create artificial reefs. Sometimes happily, sometimes with much less success. And little by little my enthusiasm for artificial reefs has been reduced. In many places, some of the most beautiful underwater areas of the world, I have seen reefs damaged by natural disasters or human activity. And artificial reefs have been built in the hope of repairing these ecosystems. My criticisms relate to the choice of materials. Everyone has in mind an image of wreck covered with sea fans, sponges and life. On this principle, tires, boats, plastic fibers or everyday items are shipped to the bottom of the water to serve as coral support. With many failures because coral does not seem to appreciate these new materials. Another critical focus on the sites chosen for these artificial reefs. Corals need a hard base, light, temperature and salinity controlled. Place materials on sites that do not meet these requirements, which are corrupted by high pollution or high sedimentation will not allow the coral to colonize these structures. Another criticism, more subjective, concerns the harmony of underwater landscape. Underwater structures are not always aesthetic, they indicate in the underwater environment, they do not find their place in the natural forms of the reefs. And again, reefs are balanced sets composed of coral, algae, sponges and other marine species. Reproducing these balances is complicated and these balances are necessary to maintain biodiversity but also the robustness of the reef.
Many volunteers are involved in creating artificial reefs and maintaining them. These initiatives may alert us to the need to preserve corals. These experiments may provide a better understanding of the complex mechanisms that sustain reefs. Despite my criticisms, there may be something positive about these restorations but we can’t do as well as nature. Let’s stop trying to manage the natural world and stop destroying and try to rebuild.